samedi 23 février 2008

Captain Abu Raed

50 ans, un demi siecle, la carriere de Rika Zarai, la duree du regne d'un dictateur, voila ce qu'il a fallut attendre pour voir un film jordanien. Apres Al-khourouj 67, (me demandez pas ce que c'est, personne ne connait ce film) voici venir Captain Abu Raed. Le film raconte l'histoire d'un balayeur a l'aeroport Queen Alia d'Amman qui se fait passer pour un pilote aupres des enfants de son quartier. Au travers de ses aventures documentees par ses lectures et les recits de quelques voyageurs, les enfants revent avec lui. D'un budget plutot modeste (2 milions de dollars), le film est de bonne facture, les acteurs jouent juste malgre une petite tendance a faire pleurer dans les chaumieres ("moving" m'a dit mon coloc). Je lui repondait que c'est un peu l'ecole americaine, un heros face a son destin qui renverse des montagnes pour ses proches...


La ville d'Amman est tres bien filmee a travers ce film. On prend plaisir a reconnaitre les differents decors du film. Le film est bourre de petit clin d'oeuil a la societe jordanienne, notamment le chauffeur de taxi qui raconte que tout augmente, l'essence, le pain, la nourriture... Diatribe habituelle de ces chers conducteurs... La plupart des problemes de la societe sont abordes avec un regard tendre et sarcastique : la condition de la femme, mariage arrangee, differences entre riches et pauvres.

Le film a ete prime au festival de Sundance (le cannes du film alternatif, un peu genre telerama) dans la categorie prix du public. Malgre ce succes, le film ne sera sans doute pas diffuse en France (rien sur allocine). Ce bon premier essai devrait permettre le developement du cinema jordanien, tres handicape par le manque de fonds. Les createurs et techniciens sont nombreux ici (j'en connais deja trois) mais manquent encore de connaissance dans le montage financier.

On attend avec impatience Redacted, sur la guerre en Irak, realise par Brian de Palma et tourne pres de Zarqa, a l'est d'Amman. On en reparlera.

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