vendredi 27 juin 2008

Ma nouvelle tête.

Pour ceux que cela pourrait intéresser...


1 - Quand j'étais bébé (en janvier)
2 - Avant la coupe
3 - Maintenant (il ne faut pas me croiser dans des ruelles mal éclairées)

lundi 23 juin 2008

Dernier jour de boulot...

Ça y est c'est le dernier jour de travail, l'occasion de revenir un peu sur ce stage.

Les cinq années de l'IEP offre l'occasion d'effectuer un stage ou de partir en université lors de la troisième année. Pourquoi donc avoir choisit un stage au lieu d'aller en université? Au bout de 2 ans d'études plus une année de prepa, (mais le niveau intellectuel est autre), le manque de challenge se fait ressentir. Les études a l'IEP offrent peu de remise en question. Pourquoi travailler comme un forcené pour obtenir un 14 aux partiels alors qu'en travaillant raisonnablement on obtient un 12?

La vie en Erasmus ressemble bien souvent a la vie aixoise: soirées, concerts, invitations, on ne sait plus vraiment ou donner de la tete. C'est donc pour éviter cette perdition que je me suis trouvé un stage dans un pays arabe (pour apprendre l'arabe) dans un environement international (pour parler anglais) et lié a l'environnement (domaine dans lequel je souhaite faire "carrière"). Pour les raisons invoquées, je travaille pour l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature.

1 - Les collègues,

C'est bien sur le plus important car on les voit tout les jours de 9h a 16h. Ils sont plutôt ages et tous mariés sauf une fille pas très belle et voilée mais plutôt sympa. Donc en résumé, les discussions s'oriente autour de la famille et des enfants, ce qui n'est pas fait pour me passionner. De plus ils sont tous arabes sauf un néerlandais qui, occupant un poste important, ne se trouve pas souvent au bureau, ils parlent donc tout le temps en arabe. Heureusement un italienne jeune et marrante est arrivée ces derniers temps ainsi que l'Euro, ce qui a étendu le champ de nos conversations.

2 - la charge de travail

Ouch, on travaille a la Jordanienne, c'est a dire tranquille, tranquille et encore plus pour un stagiaire car les collègues ont parfois peur de lui confier des taches... Ce dernier point a eu don de m'agacer, me sentant parfois meilleur que certaines personnes pour effectuer le boulot. J'ai donc parfois ronge mon frein et reporté mon énergie sur mon mémoire: "Eau et politique en Jordanie" qui m'a permit de rencontrer d'autres acteurs du secteur et réfléchir un peu.

3 - le travail en lui-même

Ben disons que j'ai appris a bien communiquer en anglais a vaincre un peu ma timidité surtout en appelant des gens importants du golfe, les inviter a nos conférences en leur expliquant comment s'est beau l'Égypte... Je n'ai pas vraiment apprit grand chose sur l'environnement en lui-même si ce n'est sur la façon de monter des dossiers, récolter des fonds, travailler avec les acteurs du secteur, communiquer dans un anglais correct... Mon arabe s'est un peu amélioré, disons que je partait de 0. Je pense aussi avoir fait bouger certaines choses dans l'organisation du travail, la communication entre les équipes et le respect interne de l'environnement.

4 - Et maintenant?

Quand il n'y a plus de boulot, il y a les vacances. J'ai monté tout un programme pour partir en Syrie mais je me suis fait refuser l'entrée ce weekend pour cause de tampon jordanien du poste de frontière syrien alors que les ambassades m'avait assure que cela passerait. Je vais donc me reporter sur Israël et les territoires palestiniens et peut-être Chypre avant d'aller en Egypte a la mi-juillet.

jeudi 12 juin 2008

La Grande Révolte Arabe II, l'arrivée du héros romantique.

Archéologue mais surtout géographe parlant arabe, T.E Lawrence ne se voyait pas vraiment en conseiller militaire de la révolte arabe. Il fut envoyé à la Mecque, une fois la révolte d'Hussein lancée. Sa faible connaissance militaire étant grandement compensée par celle du terrain et des rapports entretenus entre les tribus. Décelant de suite la faiblesse des armées arabes dans un affrontement conventionnel, il orientât la guerre vers le harcèlement de l'ennemi et de sa voie de communication principale, la ligne de chemin de fer du Hedjaz (Damas – Amman – Aqaba – Médine – La Mecque). Il persuada Faysal, seul véritable dirigeant de l'armée arabe, de laisser Médine au Turcs, trop bien défendue.

Ils se lancèrent ensemble dans la guérilla contre les troupes Ottomanes et remontèrent depuis la Mecque vers le nord et leur objectif principal: Damas. Ils prirent la ville d'Aqaba qui leur permit d'être ravitaillé par les Anglais depuis l'Égypte. La prise d'Aqaba marqua un tournant dans la guerre car elle permit une action conjointe des armées d'Allenby en Palestine et de Faysal en Transjordanie. Les deux armées se rejoignirent à Amman mais les Britanniques laissèrent à Faysal l'honneur de prendre Damas le 31 octobre 1918.

La guerre fut menée par les tribus bédouines d'Arabie et de Jordanie. Les dirigeants de l'armée appartenant à la dynastie Hachémite. Dans son livre Les sept piliers de la sagesse, Laurence d'Arabie (puisque c'est comme ça qu'il faut l'appeler) fait une analyse pointue des différences entre bédouins et paysans. Selon lui, ces derniers n'étaient pas prêts à mourir pour leur terre car ils ne tiraient aucun bénéfice d'un changement de régime. La légion arabe, nom que porte toujours l'armée jordanienne est organisée par tribu, chaque chef bédouin disposant de ces propres hommes sous le commandement général de Faysal et de Lawrence.

L'organisation de la légion arabe correspond peu ou prou au système politique jordanien avec un roi Hachémite disposant d'une légitimité très forte en tant que 43eme descendant du prophète. Un pouvoir local largement basé sur l'appartenance tribale (les élections municipales dans les villages sont un simple enregistrement du chef de tribu). Une démocratie de façade dans laquelle la décision finale revient au roi, même si celui-ci est un roi éclairé. Une relation paternaliste entre les gouvernants et les gouvernés.

Les illusions nationalistes s'envolent des la fin des hostilités. Le partage du Moyen-Orient se fait selon l'accord secret Sykes-Picot pourtant dénoncé par Lénine en 1917. Les Français placent le Liban et la Syrie sous protectorat tandis que les Anglais mettent sous tutelle La Transjordanie, la Palestine et la péninsule arabique. Faysal obtient l'Irak, un territoire peuple de trois communautés différentes comme lot de consolation. Les conflits internes aux Arabes reprennent des les années 1920 notamment en Arabie avec la prise des lieux saints par Ibn Saoud, ennemi héréditaire des Hachémite qui fonde l'Arabie Saoudite.

Après le revival Nassérien, le nationalisme est aujourd'hui incarné par la culture commune diffusée par un langage commun et les chaînes satellitaires.

La Grande Revolte Arabe I الثورة العربية الكبرى

Le 11 juin est le jour anniversaire du soulèvement de la Mecque et le jour de l'armée en Jordanie. Cet événement marque la naissance symbolique du Royaume de Jordanie.

Nous sommes en 1916, la première guerre mondiale fait rage en Europe, Français et Anglais se battent cote a cote face aux Allemands et leurs allies. Le front de l'est est exsangue, les occidentaux voudraient ravitailler leur allié Russe. Ils disposent pour cela de deux options: la Baltique contrôlée par la puissante Kaiserliche Marine ou les détroits Ottomans. Malheureusement, l'offensive sur les Dardanelles de février 1916 échoue pour diverses raisons notamment l'opiniâtreté d'un certain Mustapha Kemal. Pour déstabiliser le puissant empire Ottoman, les alliés se résignent à une offensive terrestre au départ de leur base égyptienne combinée à une révolte de la population arabe.

Le nationalisme arabe n'est pas né de l'imagination des Anglais et des Français. C'est un processus de mûrissement beaucoup plus long. Le mouvement plonge ses racines dans
la Nahda (النهضة), la renaissance Arabe. Le mouvement est apparu au XIXe siècle en Egypte. Cette période d'intense production littéraire marque le renouveau de la culture arabe et amorce la modernisation de la société. Les intellectuels arabes façonnent des revendications politiques au début du XXe siècle. Le nationalisme arabe est né.

En 1908, les peuples arabes, toujours sous domination turque voit l'arrivée de dirigeants libéraux: les jeunes-turcs. Ces derniers veulent régénérer l'État turque et le doter d'institutions calquées sur celles des États occidentaux. Le mouvement nationaliste arabe y voit la sa chance de se doter d'un État ou d'obtenir une plus grande autonomie. Le mouvement jeune-turc est nationaliste et basé sur un pouvoir militaire fort, garant des institutions (ça me rappelle quelque chose). Les minorités composant l'empire sont donc écartées des transformations du régime. Le pouvoir exclu toute tentative de sédition et se montre particulièrement enclin a mater toute forme d'opposition (génocide arménien et exécution des principaux agitateurs arabes).

Telle est la situation lorsque la guerre éclate. Après leurs échec des Dardanelles, les alliés prennent contact avec les principaux chefs Arabes pour fomenter une révolte contre les Ottomans. Les leaders Arabes ne sont pas dupes. Ils connaissent les revendications alliées sur le Moyen-Orient ainsi que celles du mouvement sioniste naissant mais pensent pouvoir négocier la création d'un État arabe avec les alliés après avoir montré leur bravoure au combat. Cet État s'étendrait de l'Euphrate au Canal de Suez et de la Méditerranée a la Mer d'Oman. L'Égypte et le Maghreb sont exclus des revendications pour ne pas froisser les alliés Européens.

"Nous avions à opter pour le moindre mal, entre une mort inéluctable et une lutte longue et âpre pour une vie digne et libre." (Assad Dagher)

Fort de sa légitimité traditionnelle et religieuse, le Chérif Hussein, gardien des lieux saint de la Mecque et de Médine, descendant du prophète (un bon CV en quelque sorte) lance une mini révolte et reprend la ville de la Mecque aux Turques. Cet événement marque le début de la Grande Révolte Arabe.

Fin du premier épisode.

jeudi 5 juin 2008

L'envie de manger du camembert danois.

Apres une première publication en septembre 2005, la republication des "célèbres" caricatures de Mahomet en février dernier avait fait couler un peu d'encre dans le pays. Certains esprit libéraux conseillant aux musulmans choqués de ne pas regarder ces fameux dessins. Un peu long a la détente, une coalition hétéroclite : "le message d'Allah nous unis" rassemblant des dignitaires religieux musulmans, chrétiens grecs orthodoxes et des associations religieuses a lancé hier un boycott des produits danois et hollandais. Ce mouvement composé exclusivement d'hommes se définit comme non-violent et condamne l'attaque de l'ambassade danoise au Pakistan (revendiquée il y a une heure par Al-Qaida).

L'objectif du mouvement est l'adoption d'une loi internationale interdisant la diffamation de tout prophète et de toute religion. Le Jordan Times ajoute "similaire à la législation internationale condamnant l'antisémitisme". Première nouvelle, un traité international condamnerait l'antisémitisme? (Encore un exemple de la politique dite d'anti-normalisation a l'égard d'Israël a laquelle sont tenus les journalistes jordaniens) Attention Ahmadinejad, tu pourrais te retrouver à la Haye, dans ce pays de mécréants qui font des films inintéressants sur l'Islam…

Le boycott s'applique a tout les produits et services danois et hollandais: produits alimentaires, compagnies aériennes… Les islamistes ont sans doute oublié les autres pays ayant publié les caricatures: Allemagne, Belgique, Croatie, France, Italie, Bulgarie, Espagne, Irlande, Hongrie, Macédoine, Norvège, Pologne, Portugal, Roumanie, Russie, République Tchèque, Suède, Suisse, Ukraine, Australie, Egypte, Israël, Japon, Malaisie, Maroc, Nouvelle Zélande, Yémen et bien sur la Jordanie. Si le royaume ce coupait de l'aide de tout ces pays, la vie serait extrêmement plus difficile (les Etats-Unis finance le déficit jordanien et la communauté internationale dépense 100$ par an par Jordanien et 1000$ par an par Palestinien). Les échanges commerciaux entre la Jordanie et le Danemark sont faibles, la Jordanie importe pour 50 million de $ par an de produits danois, principalement alimentaires. Si le boycott fonctionne, il touchera principalement les importateurs jordaniens et leurs employés et très peu les exportateurs danois qui se tourneront vers d'autres marchés.
Beurk, ce qu'il faut pas faire pour la liberté de la presse.

L'association à aussi porte plainte devant les tribunaux jordaniens qui n'ont bien sur pas assez de crimes d'honneur et de cas de corruption a traiter avant de s'occuper des mœurs. Sont poursuivis les journalistes et éditeurs danois (il n'y en a que pour eux décidément) des journaux ayant publie les caricatures. Sur le fond, méditons simplement cette phrase de Jihad Momani, le rédacteur en chef de Shihane "Qu'est ce qui porte plus préjudice à l'islam, ces caricatures ou bien les images d'un preneur d'otage qui égorge sa victime devant les caméras, ou encore un kamikaze qui se fait exploser au milieu d'un mariage à Amman ? ".

Laissons parler les cons.

mercredi 4 juin 2008

Le grand emballage

Une fois trouvé le bon supermarché, les courses en Jordanie s'avèrent être un vrai plaisir. Les produits ne sont pas trop chers, de bonne qualité (ah des légumes avec du goût!) et on trouve de tout. Il y a même, parait-il une boutique qui vend du porc… On trouve aussi de très bons fruits de mer provenant de la Mer Rouge. Autre point important, quelqu'un est chargé de mettre vos courses dans des sacs plastiques. Ce service serait un aboutissement s'il n'heurtait pas la conscience écologique des occidentaux que nous sommes.


En effet, les emballeurs ont une fâcheuse tendance à surévaluer le nombre de sacs plastiques, à croire qu'il sont payé a la quantité de sac utilisés au cours de la journée. Prenons un exemple, lorsque je fais des achats pour disons deux semaines en sachant que je ne mange chez moi que le soir, je m'arrange pour tout mettre dans deux grands sacs pour pouvoir rentrer a pied. Ce que je peux mettre en France dans deux sac (ou mieux deux cabas), le Jordanien me le met dans 10 sacs. Dans notre appartement, nous avons une collection de sacs plastiques… Si j'achète un concombre, l'employé va d'abord me le mettre dans un sac plastique car ils ne mettent jamais les étiquettes sur les fruits puis l'emballeur de la caisse le remettra dans un autre sac plastique plus grand. Le non-sens consumériste va assez loin.

Le ministère de l'environnement, Said Irani, visitant Carrefour pour promouvoir sa politique.

Néanmoins, le gouvernement a enfin prit une mesure pour réduire le nombre de sacs plastique qui virevoltent dans les désert (et peuvent étouffer un chameau, si, si!) ou sur les plages. Pour le moment seule une campagne de sensibilisation et la distribution gratuite de sacs réutilisables est en place dans un seul supermarché de la capitale, Carrefour, lieu favori de retrouvailles des expatries et des riches habitants du Golfe. Les sacs plastiques ne sont toujours pas payants, ce qui est une mesure beaucoup plus dissuasive pour les consommateurs. Dans l'avenir, le ministère souhaite aussi taxer l'importation des sacs plastiques (je ne pensait pas que c'était possible). Le royaume applique une fois de plus une mesurette ou une demi-directive sans doute pour coïncider avec la célébration de la journée de l'environnement…

Bonne fête a toi l'environnement et bon courage pour la suite…