jeudi 12 juin 2008

La Grande Revolte Arabe I الثورة العربية الكبرى

Le 11 juin est le jour anniversaire du soulèvement de la Mecque et le jour de l'armée en Jordanie. Cet événement marque la naissance symbolique du Royaume de Jordanie.

Nous sommes en 1916, la première guerre mondiale fait rage en Europe, Français et Anglais se battent cote a cote face aux Allemands et leurs allies. Le front de l'est est exsangue, les occidentaux voudraient ravitailler leur allié Russe. Ils disposent pour cela de deux options: la Baltique contrôlée par la puissante Kaiserliche Marine ou les détroits Ottomans. Malheureusement, l'offensive sur les Dardanelles de février 1916 échoue pour diverses raisons notamment l'opiniâtreté d'un certain Mustapha Kemal. Pour déstabiliser le puissant empire Ottoman, les alliés se résignent à une offensive terrestre au départ de leur base égyptienne combinée à une révolte de la population arabe.

Le nationalisme arabe n'est pas né de l'imagination des Anglais et des Français. C'est un processus de mûrissement beaucoup plus long. Le mouvement plonge ses racines dans
la Nahda (النهضة), la renaissance Arabe. Le mouvement est apparu au XIXe siècle en Egypte. Cette période d'intense production littéraire marque le renouveau de la culture arabe et amorce la modernisation de la société. Les intellectuels arabes façonnent des revendications politiques au début du XXe siècle. Le nationalisme arabe est né.

En 1908, les peuples arabes, toujours sous domination turque voit l'arrivée de dirigeants libéraux: les jeunes-turcs. Ces derniers veulent régénérer l'État turque et le doter d'institutions calquées sur celles des États occidentaux. Le mouvement nationaliste arabe y voit la sa chance de se doter d'un État ou d'obtenir une plus grande autonomie. Le mouvement jeune-turc est nationaliste et basé sur un pouvoir militaire fort, garant des institutions (ça me rappelle quelque chose). Les minorités composant l'empire sont donc écartées des transformations du régime. Le pouvoir exclu toute tentative de sédition et se montre particulièrement enclin a mater toute forme d'opposition (génocide arménien et exécution des principaux agitateurs arabes).

Telle est la situation lorsque la guerre éclate. Après leurs échec des Dardanelles, les alliés prennent contact avec les principaux chefs Arabes pour fomenter une révolte contre les Ottomans. Les leaders Arabes ne sont pas dupes. Ils connaissent les revendications alliées sur le Moyen-Orient ainsi que celles du mouvement sioniste naissant mais pensent pouvoir négocier la création d'un État arabe avec les alliés après avoir montré leur bravoure au combat. Cet État s'étendrait de l'Euphrate au Canal de Suez et de la Méditerranée a la Mer d'Oman. L'Égypte et le Maghreb sont exclus des revendications pour ne pas froisser les alliés Européens.

"Nous avions à opter pour le moindre mal, entre une mort inéluctable et une lutte longue et âpre pour une vie digne et libre." (Assad Dagher)

Fort de sa légitimité traditionnelle et religieuse, le Chérif Hussein, gardien des lieux saint de la Mecque et de Médine, descendant du prophète (un bon CV en quelque sorte) lance une mini révolte et reprend la ville de la Mecque aux Turques. Cet événement marque le début de la Grande Révolte Arabe.

Fin du premier épisode.

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