jeudi 12 juin 2008

La Grande Révolte Arabe II, l'arrivée du héros romantique.

Archéologue mais surtout géographe parlant arabe, T.E Lawrence ne se voyait pas vraiment en conseiller militaire de la révolte arabe. Il fut envoyé à la Mecque, une fois la révolte d'Hussein lancée. Sa faible connaissance militaire étant grandement compensée par celle du terrain et des rapports entretenus entre les tribus. Décelant de suite la faiblesse des armées arabes dans un affrontement conventionnel, il orientât la guerre vers le harcèlement de l'ennemi et de sa voie de communication principale, la ligne de chemin de fer du Hedjaz (Damas – Amman – Aqaba – Médine – La Mecque). Il persuada Faysal, seul véritable dirigeant de l'armée arabe, de laisser Médine au Turcs, trop bien défendue.

Ils se lancèrent ensemble dans la guérilla contre les troupes Ottomanes et remontèrent depuis la Mecque vers le nord et leur objectif principal: Damas. Ils prirent la ville d'Aqaba qui leur permit d'être ravitaillé par les Anglais depuis l'Égypte. La prise d'Aqaba marqua un tournant dans la guerre car elle permit une action conjointe des armées d'Allenby en Palestine et de Faysal en Transjordanie. Les deux armées se rejoignirent à Amman mais les Britanniques laissèrent à Faysal l'honneur de prendre Damas le 31 octobre 1918.

La guerre fut menée par les tribus bédouines d'Arabie et de Jordanie. Les dirigeants de l'armée appartenant à la dynastie Hachémite. Dans son livre Les sept piliers de la sagesse, Laurence d'Arabie (puisque c'est comme ça qu'il faut l'appeler) fait une analyse pointue des différences entre bédouins et paysans. Selon lui, ces derniers n'étaient pas prêts à mourir pour leur terre car ils ne tiraient aucun bénéfice d'un changement de régime. La légion arabe, nom que porte toujours l'armée jordanienne est organisée par tribu, chaque chef bédouin disposant de ces propres hommes sous le commandement général de Faysal et de Lawrence.

L'organisation de la légion arabe correspond peu ou prou au système politique jordanien avec un roi Hachémite disposant d'une légitimité très forte en tant que 43eme descendant du prophète. Un pouvoir local largement basé sur l'appartenance tribale (les élections municipales dans les villages sont un simple enregistrement du chef de tribu). Une démocratie de façade dans laquelle la décision finale revient au roi, même si celui-ci est un roi éclairé. Une relation paternaliste entre les gouvernants et les gouvernés.

Les illusions nationalistes s'envolent des la fin des hostilités. Le partage du Moyen-Orient se fait selon l'accord secret Sykes-Picot pourtant dénoncé par Lénine en 1917. Les Français placent le Liban et la Syrie sous protectorat tandis que les Anglais mettent sous tutelle La Transjordanie, la Palestine et la péninsule arabique. Faysal obtient l'Irak, un territoire peuple de trois communautés différentes comme lot de consolation. Les conflits internes aux Arabes reprennent des les années 1920 notamment en Arabie avec la prise des lieux saints par Ibn Saoud, ennemi héréditaire des Hachémite qui fonde l'Arabie Saoudite.

Après le revival Nassérien, le nationalisme est aujourd'hui incarné par la culture commune diffusée par un langage commun et les chaînes satellitaires.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Une belle histoire...

en revanche, Lawrence avait appris la stratégie militaire durant ses études, et il travaillait dans les services secrets anglais (cellule egyptienne) et n'était donc poitn seulement archéologue...

hopopop a dit…

Quelqu'un qui me lit!

Lawrence n'a jamais vraiment étudié la stratégie mais surtout l'archéologie moyen-ageuse.

Il a reçu une formation militaire lors de son engagement dans la 1ere Guerre Mondiale mais rien de plus. S'il fut engage par les services militaires en Égypte, c'est grâce a sa connaissance de la région.

Donc c'était bien un archéologue aventurier qui avait apprit a se service des explosifs, du Martini-Enfield et monter sur un chameau...