lundi 24 mars 2008

L'Autorite Palestinienne


Le week-end dernier nous (avec Marion) sommes allés nous balader a Jéricho (sur laquelle j'interviendrai plus tard), occasion de voir un territoire sous contrôle palestinien. Les accords d'Oslo, signé en 1993 ont instauré l'Autorité palestinienne. L'accord prévoit le transfert de souveraineté de certaines villes et villages du gouvernement Israélien à une autorité élue. On dit les accords car il y a eu Oslo I et II. Le premier prévoit les modalités de négociation comme la reconnaissance mutuelle et le second les méthodes du transfert de souveraineté. Il y a deux type de souveraineté accorde aux palestiniens:

· Les zones A (2 %), sous contrôle civil et militaire palestinien, comprend les grandes villes palestiniennes : Jenin, Tulkarem, Naplouse, Qalqilya, Ramallah, Bethléem, Hébron et Jéricho

· Les zones B (26 %), sous régime mixte avec un contrôle civil palestinien et un contrôle militaire conjoint, comprend les villages palestiniens et diverses portions du territoires cisjordanien.

Lorsque l'on est jamais allé sur le terrain, on se dit: "ça va, les palestiniens gouvernent quelques villes". Le problème c'est que leurs pouvoirs sont très limites dans les faits. Il n'existe aucune continuité de territoire (étape primordiale pour la constitution d'un État dixit les cours de Droit International). Sur la carte de l'Autorité Palestinienne, les petits confettis en dehors des grandes villes sont les zones B, ou l'autorité ne contrôle qu'un village et quelques champs alentours. De plus les palestiniens ne contrôlent pas l'eau, propriété de l'État d'Israël. Un système identique est appliqué dans les pays pauvres en eau comme la Jordanie. Il permet de contrôler strictement l'accès à la ressource. Il faut par exemple demander un permis pour creuser un puit. L'électricité, les taxes, tout est fournit par Israël.

Dans son souci sécuritaire permanent rendu nécessaire pour sa survie, l'État israélien a développé de nouveaux moyens de ségrégation. (A ce sujet la très intéressante étude géographique de Jacques Lévy "Topologie furtive"). Israël applique une ségrégation géographique divisant les routes et les espaces de passage entre les deux peuples. Certaines routes ne peuvent être empruntes que par les israéliens, on en construit d'autres pour les palestiniens. On construit aussi des tunnels pour éviter que les peuples ne se croisent ajoutant ainsi une nouvelle strate à l'espace géographique. D'autres moyens sont utilisés pour fractionner l'espace de la Cisjordanie: les colonies et le Mur bien sur mais aussi les zones militaires et les réserves naturelles qui empêchent tout développement.

Le conflit qui oppose les deux peuples est a fleur de peau. Par exemple, je dit a mes collègues, qui sont tous plus ou moins d'origine Palestinienne que je suis allé en Israël ils me disent non, tu es allé en Palestine! On s'embrouille un peu, je leurs dit que le pays dont ils sont citoyens a reconnu cet État… Autre exemple marrant sur le site de voyage forum, des qu'une discussion est engage sur Israël a propos des conseils, des bons plans… la discussion finie toujours en empoignade sur la colonisation, le droit d'existence et tout les sujets rebattues depuis de lustres. Le présent article n'est pas destine a prendre parti. Ajoutons simplement que tout les arabes ne sont pas opposes a l'État d'Israël et que tout les israéliens ne sont pas des colons. Certains israéliens boycottent les produits venant des implantations, par exemple.

La semaine prochaine, le plateau du Golan. Mais cette fois il est impossible de boycotter un si bon vin…

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